Qui est-il ?
Piet Vandendriessche (58 ans) est un juriste de formation, diplômé en droit et en droit fiscal. Originaire d’Ardooie, près de Roulers, il a entamé sa carrière professionnelle chez Andersen, repris par Deloitte, qu’il a rejoint en 2002. Chez Deloitte, ce père de trois enfants a gravi les échelons jusqu’à devenir CEO en 2016, jusqu’en 2023, au terme de deux mandats.
Présenté comme un “poids lourd” dans son domaine, celui qui est défini comme un rassembleur – utile dans le milieu du foot – a fait progresser le chiffre d’affaires de Deloitte de 432 à 706 millions €, et a presque doublé le personnel, tout en gérant le rapprochement de différentes unités entre plusieurs pays. Footballeur amateur à Ardooie où il a joué avec Marc Degryse chez les jeunes, il est surtout passionné par le cyclisme, qu’il pratique avec intensité depuis 2006, au point de se lancer dans de grands voyages à étapes avec des collègues ou des amis (Bruxelles – Lourdes ; Bruxelles – Mont Ventoux ; Milan – Rome) et de parcourir 6000 kilomètres par an.
Chez Deloitte, cet amateur de course à pied et de VTT a fait du sport un axe de travail – il a encouragé la pratique du vélo pour venir sur le lieu de travail -, et la société est notamment partenaire de la Ligue Pro pour établir son annuel rapport d’activité. S’il n’est pas issu du monde du football, Vandendriessche avait au moins une connexion indirecte, même si elle n’a pas joué, a priori.
Comment a-t-il fait la différence ?
Quand le communiqué de l’Union belge est tombé en fin de matinée, la surprise était générale : Piet Vandendriessche n’avait pas été cité parmi les candidats potentiels, qui étaient plutôt Peter Willems (ex-OHL), Philippe Rosier (aile flamande) ou Manu Leroy, CEO intérimaire depuis le départ de Peter Bossaert.
Le groupe de travail de l’Union belge, composé de Pascale Van Damme, la présidente ; Wouter Vandenhaute, représentant le football professionnel ; Jorg Keldermans et Philippe Godin, représentants le football amateur, a procédé aux interviews mais c’est donc le profil de Vandendriessche qui s’est dégagé. Plusieurs éléments ont plaidé en sa faveur, à commencer par son indépendance vis-à-vis des différents niveaux du foot belge. Son parcours professionnel, et la manière dont il a géré Deloitte – il a œuvré à l’engagement de plus de femmes -, ont aussi été des arguments qui lui ont permis de rapidement se positionner aux yeux du comité de sélection. Il était le candidat retenu.
Manu Leroy, qui espérait obtenir le poste de CEO après avoir assuré l’intérim, doit en théorie retrouver sa fonction de directeur marketing de l’Union belge. Mais on le dit très déçu et il n’a pas souhaité donner de commentaire ce jeudi.
Quelles seront ses missions ?
Piet Vandendriessche ne manquera pas de travail. Il y a d’abord le souci de l’arbitrage, de plus en plus grandissant. Les arbitres se plaignent de leurs conditions de travail, le VAR est fort critiqué – et l’erreur à Malines – Bruges n’a pas aidé à plaider sa cause – et le responsable, Bertrand Layec est plus proche de la sortie que jamais.
Vandendriessche devra gérer ce dossier, tout comme il devra veiller à maintenir les finances de la fédération à l’équilibre et à limiter les dépenses – son salaire n’aura d’ailleurs rien à voir avec celui de son prédécesseur, Peter Bossaert, qui touchait 500 000 € annuels. Il discutera également avec Domenico Tedesco d’une éventuelle prolongation de contrat, assez vite.
Autre axe de travail : renforcer la collaboration entre le football professionnel et les ailes amateurs, ce qui n’est jamais une mince affaire. Enfin, l’Union belge espère obtenir la coorganisation de la Coupe du monde féminine, avec l’Allemagne et les Pays-Bas, en 2027. La désignation, par la FIFA, est prévue pour la mi-mai. Un premier grand rendez-vous, avant celui de l’Euro des Diables rouges.
